Pour faire reculer l’extrême droite, combattre syndicalement le racisme

Pour faire reculer l'extrême droite, combattre syndicalement le racisme

SUD éducation 42 affirme que la bataille contre l’extrême droite et ses idées reste une priorité. Le racisme est structurant dans la société française. Les revendications salariales ne doivent pas nous faire oublier que la lutte antiraciste est essentiel. Un peu plus de 10 millions de personnes ont voté pour le Rassemblement national. Le racisme systémique se renforce et progresse, permettant la banalisation et la normalisation des paroles et actes racistes.  Pour s'attaquer à l'extrême droite, il faut avoir conscience qu'il n'y aura pas de véritable lutte contre le fascisme sans lutte contre le racisme. On ne combattra pas l'extrême droite en contournant l'obstacle du racisme par les seules luttes socio-économiques au sens étroit du terme.

Le racisme est un rapport social de domination et d'exploitation qui repose sur ce qui est de plus en plus identifié comme un système : le suprémacisme blanc. Il organise les rapports sociaux et politiques aux niveaux international et national. Il prend différentes formes : la négrophobie, l’antitsiganisme, l’islamophobie, l’antisémitisme, le racisme anti-asiatique, l’arabophobie pour citer les plus répandus en France.

Il structure les rapports internationaux et est hérité de la colonisation (voir le 4 pages). Les situations en Kanaky ou en Palestine sont de parfaits exemples des rapports de domination Nord/Sud dans lesquels la France continue de jouer un rôle important.

Le racisme structure également les rapports de domination au niveau national. Ce ne sont pas seulement les actes violents de haine et les stéréotypes qui définissent ce racisme, ce sont aussi les discriminations massives et les rapports d'exploitation des travailleurs et travailleuses. Ils se matérialisent notamment par une division racialisée du travail.

La lutte contre les violences policières devrait aussi être centrale dans nos luttes comme elle l'a toujours été pour les habitant·es des quartiers populaires, issu·es de l'immigration post­coloniale, même après 4 ou 5 générations de présence sur le territoire. Cette violence systémique a toujours permis de contrôler, de maintenir la ségrégation et de discipliner les corps de populations fabriquées comme « dangereuses ».

La politique du gouvernement est en partie responsable de la progression du racisme, de l’islamophobie, d’une idéologie réactionnaire, transphobe et contre les plus précaires. Il a repris le programme du Rassemblement national avec la loi immigration, avec l’interdiction du port de l’abaya et du qamis à l’école, ou encore avec le Choc des Savoirs.Il a participé à sa dédiabolisation. Lors de la dernière campagne électorale, la progression du Rassemblement national a été synonyme d’une multiplication des paroles et des violences racistes et notamment négrophobes, islamophobes, antisémites et antitziganes...