Nous ne gagnerons pas face à ce gouvernement avec des journées de mobilisation isolées, tous les 15 jours, tous les mois ou deux… Nous l’avons expérimenté depuis des années.
C’est la raison pour laquelle, pour la première fois, l’Union syndicale Solidaires (qui regroupe notamment les syndicats SUD) ne s’est pas associée au communiqué de l’intersyndicale (CGT, CFDT, FSU, UNSA, CGC, CFTC) du 8 septembre. Cette intersyndicale a en effet décidé d’appeler à une nouvelle journée de grève seulement le 23 septembre, une nouvelle fois sans perspective. Elle a par ailleurs appelé à une journée d’interpellation aux contours flous et peu mobilisateurs le 15.
Cette réponse intersyndicale n’est pour nous pas à la hauteur des enjeux et du rapport de force qu’il faut construire pour espérer gagner dans un calendrier resserré. Elle ne répond pas aux attentes des manifestant-e-s du 7. Pour Solidaires, la dynamique créée par la mobilisation historique du 7 septembre aurait dû permettre de proposer un mouvement rapide afin d’enclencher une dynamique gagnante, en appelant à une grève autour du 15 septembre, date du vote à l’Assemblée Nationale. Il ne s’agit donc pas de l’expression d’une concurrence syndicale, et la divergence ne porte pas sur une simple question de date : il s’agit d’un différend stratégique majeur.
A présent, le 23 septembre est posé comme la prochaine échéance majeure. Il n’est pas question pour nous de rompre l’unité d’action, malgré les divergences. Mais il faut se saisir de ce rendez-vous pour en faire autre chose qu’une nouvelle journée de mobilisation isolée, qui risque de décourager.
La seule manière de faire plier ce gouvernement, c’est de construire une grève générale reconductible, qui bloque l’activité économique et institutionnelle du pays. Certes, la grève générale ne se décrète pas. Mais pour qu’elle soit possible, il faut qu’elle soit proposée, mise en débat dans des AG, et que des préavis de grève illimités soient déposés. C’est ce que SUD éducation et Solidaires font, en assumant leur responsabilité. Il appartient cependant aux salarié-e-s de décider ou non de la reconduction.
La question d’une grève reconductible est déjà débattue dans différents secteurs, dans de nombres équipes syndicales de différentes organisations, et sur de nombreux lieux de travail. Il est évident que cette reconduction ne peut être victorieuse si elle a lieu seulement dans l’Éducation nationale. Pour autant, il serait irresponsable de laisser les autres secteurs isolés. Et si chacun-e attend que les autres commencent… Il ne s’agit donc pas de décider d’une grève reconductible dans la seule éducation nationale pour une durée indéterminée : chaque jour, il faudra refaire des assemblées générales pour faire le point et décider de reconduire à nouveau la grève ou pas, en fonction de la situation.
D’ici le 23 et le 23 même, organisons des AG dans nos écoles et dans nos établissements, et retrouvons-nous le 23 pour une AG centrale, avec le maximum de personnels et le maximum d’établissements représentés, pour décider, en fonction de la participation et des discussions locales si nous reconduisons la grève pour le vendredi 24.