Journée internationale des migrants

Date/​heure
18 décembre 2024
Toute la journée


Lien vers l’his­to­rique de cette jour­née ici

18 décembre : Journée Internationale des Migrants, ins­tau­rée par l’ONU en l’an 2000 

A cette occa­sion, le Collectif Pour que per­sonne ne dorme à la rue vous invite à par­ti­ci­per ce

mer­credi 18 décembre,

à une marche dans Saint Étienne, de la place du Peuple à la place Jean-​Jaurès, à par­tir de 17 h.

À l’occasion du 18 décembre, jour­née inter­na­tio­nale des migrant·es, SUD édu­ca­tion appelle à se mobi­li­ser pour les droits des enfants étranger·ères, des per­sonnes migrantes, et contre le racisme d’État.

Combattre le racisme d’État, la politique coloniale et la montée de l’extrême droite

Dans la Manche, en Méditerranée, dans l’océan Indien, aux alen­tours de Mayotte et dans l’Atlantique, les exilé·es prennent tous les risques. Les nau­frages se mul­ti­plient ! En France et en Europe, les auto­ri­tés et Frontex ren­forcent les uni­tés de police, déploient les grands moyens (satel­lites, drones, fichiers), ver­ba­lisent et cri­mi­na­lisent les militant·es huma­ni­taires qui portent secours. Les drames humains se mul­ti­plient à nos fron­tières dans l’indifférence totale.

Ces poli­tiques racistes et meur­trières, encou­ra­gées par l’extrême droite, sont le fruit de l’histoire colo­niale de l’État fran­çais, qui per­dure encore aujourd’hui de manière décom­plexée. N’oublions pas les ravages de l’opération Wambushu à Mayotte, avec 70 expul­sions par jour en moyenne entre avril et octobre 2023, et la des­truc­tion de quar­tiers entiers ! N’oublions pas l’ignoble répres­sion de la juste lutte du peuple kanak, qui s’est tra­duite par des morts, des arres­ta­tions arbi­traires, la mise en place d’un couvre-​feu, puis de l’état d’urgence ! N’oublions pas cette même répres­sion qui s’est abat­tue sur la Martinique par l’envoi de com­pa­gnies de CRS pour mater les mani­fes­ta­tions légi­times contre la vie chère.

Sur tout le ter­ri­toire, les poli­tiques migra­toires ne cessent de stig­ma­ti­ser et de dis­cri­mi­ner les popu­la­tions étran­gères. Dans la fonc­tion publique, la clause de natio­na­lité exclut les per­son­nels ori­gi­naires de pays extra-​communautaires du sta­tut de fonc­tion­naire. Ainsi, des col­lègues à poste égal ont des condi­tions de tra­vail et des salaires dégra­dés. L’État fran­çais ne res­pecte pas ses obli­ga­tions et nie les droits fon­da­men­taux des per­sonnes étran­gères, notam­ment par la mal­trai­tance admi­nis­tra­tive dont elles font l’objet.

La loi immi­gra­tion a ren­forcé les mesures sécu­ri­taires et répres­sives. Elle consti­tue une fabrique de sans-​papiers. Aujourd’hui, dans l’Éducation natio­nale comme ailleurs, des col­lègues ayant des titres de séjour risquent de les perdre et, par consé­quent, de perdre leur travail.

Dans l’Enseignement supé­rieur, depuis la mise en place de la pla­te­forme Bienvenue en France en 2019, les éta­blis­se­ments pra­tiquent une dis­cri­mi­na­tion et une ségré­ga­tion des étudiant·es étranger·ères extra-​communautaires en leur impo­sant des frais d’inscription dif­fé­ren­ciés et plus éle­vés. Les dis­po­si­tions de la pla­te­forme opèrent une sélec­tion et un tri socio-​scolaire dis­cri­mi­nants et, depuis février 2024, peuvent limi­ter et impo­ser un quota d’étudiant·es étranger·ères dans les for­ma­tions du supérieur.

Ce racisme d’État ne cesse de s’installer et de s’attaquer aux droits des enfants, des étudiant·es et de toutes les per­sonnes étran­gères en France.

Les gou­ver­ne­ments suc­ces­sifs s’alignent sur les dis­cours racistes et xéno­phobes du FN/​RN et consorts en pré­sen­tant les popu­la­tions immi­grées comme des “popu­la­tions indé­si­rables” et en ren­for­çant des menaces ima­gi­naires de “vague migra­toire” et de “grand rem­pla­ce­ment”. L’ancien ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ne s’est jamais empê­ché d’emprunter la rhé­to­rique du Front National en par­lant de “Français de papier” et en divi­sant ainsi la population.

Faire respecter les droits des enfants étranger·ères en France : le droit à la scolarité, à un toit et à des papiers

Les enfants sont les pre­mières vic­times des poli­tiques migra­toires racistes. Selon l’UNICEF, l’Éducation natio­nale sco­la­rise en 2021 plus de 70 000 élèves allo­phones. Dans les textes, il y a bien l’obligation de sco­la­ri­sa­tion des enfants étranger·ères sur le ter­ri­toire fran­çais, par les dis­po­si­tifs UPE2 et NSA notam­ment, mais en réa­lité, les moyens alloués à ces élèves sont chaque année plus réduits et sont lar­ge­ment insuf­fi­sants. En effet, les enfants de moins de six ans ne dis­posent pas de dis­po­si­tifs adap­tés, tan­dis que celles et ceux de plus de 16 ans sont sou­vent exclu·es de ces mêmes dis­po­si­tifs par manque de moyens. De plus, dans le pre­mier et le second degré, les dis­po­si­tifs ne dis­posent pas des moyens néces­saires pour un accueil et une sco­la­rité adap­tés. Pourtant, face à ces poli­tiques d’exclusion des élèves étranger·ères du sys­tème sco­laire, la lutte porte ses fruits. La Coordination natio­nale des mineur·es isolé·es a réussi à sco­la­ri­ser 150 enfants à Paris.

L’État fran­çais nie éga­le­ment les droits des mineur·es étranger·ères en leur refu­sant l’accès à un toit et à des papiers. En 2022, il y avait 15 000 mineur·es isolé·es étranger·ères en France. Il et elles vivent sou­vent dans des condi­tions extrê­me­ment pré­caires, ce qui consti­tue une vio­la­tion des droits de l’enfant. Les dépar­te­ments, à qui revient la charge de la pro­tec­tion de l’enfance, manquent à leurs obli­ga­tions. Nombre d’entre elles et eux ne béné­fi­cient pas d’un toit et dorment dans la rue, comme le dénonce la Coordination natio­nale des mineur·es isolé·es en lutte. Elles et ils sont réprimé·es et expulsé·es de leurs héber­ge­ments par l’État lorsqu’ils et elles s’organisent pour faire res­pec­ter leurs droits. L’État fran­çais leur refuse même leur sta­tut d’enfants. En effet, en 2023, le Défenseur des droits dénon­çait d’ailleurs les pra­tiques d’évaluation et de rejet de la mino­rité, qui consti­tuent sou­vent des vio­la­tions des droits de l’enfant.

SUD édu­ca­tion appelle à rejoindre les mani­fes­ta­tions et mobi­li­sa­tions des 14 et 18 décembre pour la jour­née inter­na­tio­nale des migrant·es.

SUD édu­ca­tion revendique :

  • la sco­la­ri­sa­tion incon­di­tion­nelle de tou·tes les jeunes étranger·ères au sein du ser­vice public d’éducation indé­pen­dam­ment de l’âge, de la natio­na­lité et du sta­tut administratif ;
  • le res­pect des droits des enfants étranger·ères par l’aide sociale à l’enfance,
  • la réqui­si­tion de loge­ments, notam­ment les loge­ments de fonc­tion vides dans l’Éducation nationale ;
  • un loge­ment digne et adapté pour tou·tes les enfants ;
  • le libre accès à l’enseignement supé­rieur et à la recherche sans condi­tions de natio­na­lité et sans frais supplémentaires ;
  • l’abrogation de la pla­te­forme « Bienvenue en France », ins­tru­ment de tri natio­na­liste et xénophobe ;
  • la régu­la­ri­sa­tion de tou·tes les sans-papiers ;
  • la fer­me­ture des centres de réten­tion admi­nis­tra­tive et l’arrêt des expulsions ;
  • l’abrogation de la loi immi­gra­tion et de toutes les lois racistes qui cri­mi­na­lisent les popu­la­tions étran­gères en France.